Bonne année 2025 !

Évènement

Mise à jour le 09/01/2025

Vue des toits de Paris avec la Tour Eiffel et la Saint-Trinité en fond

Cérémonie de vœux 2025 - discours de Delphine Bürkli, Maire du 9e arrondissement de Paris :

« Chaque année, ce moment de rassemblement est pour nous, un instant précieux, une respiration démocratique. Et, je sais que nous y tenons tous. Je vous remercie chaleureusement d’être là ce soir, aussi nombreux.
Je remercie naturellement les élus de notre arrondissement, le député Sylvain Maillard, mon équipe, si dévouée et engagée, vous le savez tous, nos conseillers de Paris, Alexis Govciyan et Maud Lelièvre, mon premier adjoint Sébastien Dulermo, mes adjoints, Adeline Guillemain, Jean-Pierre Plagnard, Virginie Mergoil, Nicolas Cour et nos conseillers d’arrondissement délégués, Lorraine Gay et Gilles Fizsenson. J’ai la chance, nous avons la chance de les avoir à nos côtés pour faire vivre notre bel arrondissement et je veux leur exprimer devant vous toute ma reconnaissance. Je remercie également pour leur présence des représentants de l’opposition municipale. Et aussi mes partenaires et amies du conseil de Paris, Maud Gatel, présidente du groupe modem et Indépendants et Béatrice Lecouturier, également présidente du fonds régional d’art contemporain et vous découvrirez d’ailleurs dans les salons Aguado l’un de nos plus grands artistes contemporains, Olivier Masmonteil qui a accepté d’exposer ses nouvelles œuvres, magnifiques, nourries dans son inspiration par l’impressionnisme, ici jusqu’à fin janvier.
Dans cette salle, ce soir, c’est toute la diversité du 9e arrondissement que je salue, à travers ses enseignants, ses commerçants, ses artisans, ses gardiens d’immeubles, ses policiers nationaux et municipaux, ses agents de la ville de Paris et de la région Ile de France, ses chefs d’entreprise, ses bénévoles d’associations, solidaires, sportives et culturelles, ses artistes, ses directeurs de théâtres, ses habitants, ses familles, bref toutes les forces vives de notre territoire. Et puis nous avons, ici, à la mairie du 9e, pour la première fois depuis dix ans, la présence d’un ambassadeur de France et je vous donne un indice, il vient du Paraguay. Vous voyez sûrement où je veux en venir.
Cette année, cette cérémonie se place sous le signe de la joie et de l’émotion. La joie, parce que la présence de Monsieur l’ambassadeur de France au Paraguay, Pierre-Christian Soccoja, est intimement lié à un événement survenu à Asuncion, la capitale du Paraguay, le 4 décembre dernier, quand l’UNESCO, dans son assemblée plénière, a inscrit au patrimoine mondial nos toits de Paris, à travers le savoir-faire des couvreurs zingueurs et ornemanistes. Ces artistes des toits, un brin funambule, ces hommes et ces femmes ont donné ce visage si particulier à notre capitale inspirant la peinture, la littérature, le cinéma, la poésie. Vous êtes venus nombreux ce soir, plus de cinquante, dans cette salle, meilleurs ouvrier de France, compagnons, apprentis, aux côtés de mes inséparables compagnons de route, mes amis, Gilles Mermet, Edouard Bastien et Olivier Boileau-Descamps.
Nous avons, ensemble, avec opiniâtreté porter haut cette candidature. Nous n’avons jamais baissé les bras, nous n’avons rien lâché et nous avons gagné. Et je voudrais que vous les applaudissiez très fort. Au-delà de l’aspect purement architectural, l’UNESCO sanctuarise les gestes des couvreurs, un métier entre ciel et terre, pour ne pas dire un art. Cette récompense va permettre à ce métier d’attirer une nouvelle génération de jeunes femmes, de jeunes hommes, qui eux aussi connaîtront la passion et la beauté de ce métier. Et puis, pour moi, pour nous, ces dix années de campagne pour porter ce dossier à l’Unesco, nous ont permis de mener une réflexion plus globale sur le devenir de Paris, avec cette nécessaire obligation d’adapter notre bâti et les toits au réchauffement climatique.
Parce que mon ami astrophysicien, Jean Audouze, ne me contredira pas, les villes sont mortelles, si nous n’en prenons pas soin. Et ces couvreurs, ces grands professionnels, sont, je le sais, pleinement engagés dans la transition écologique. Des vigies, à l’image des toits, qui « semblent veiller sur Paris comme un chœur d’anges » pour reprendre la phrase de Zola, qui habitait rue de Bruxelles. Et l’UNESCO, et vous imaginez notre joie le 4 décembre dernier, a été sensible à ce message, en célébrant ce métier et ce patrimoine unique. Alors, pour ceux qui ne l’aurait pas encore vu, je vous invite à découvrir l’exposition des magnifiques photos de Gilles Mermet sur les grilles du square Anvers-Jean-Claude Carrière. Une exclusivité pour mettre à l’honneur ces artistes des toits de Paris. Et je vous invite à en parler autour de vous le plus largement possible.
Je vous ai parlé de joie, joie à travers cette récompense de l’UNESCO que nous allons faire fructifier ; je voudrais vous parler maintenant d’émotion, d’une grande émotion, celle de voir depuis novembre dernier, le retour des habitants rue de Trévise, après six années d’attente. Nous avons tous en tête ces images d’apocalypse, ces monceaux de gravats, ces batailles homériques entre avocats et assureurs, et puis une deuxième émotion me traverse : au moment où les sinistrés retrouvent une certaine stabilité, la chaleur de leur foyer, même s’ils seront marqués toute leur vie par ce drame du 12 janvier 2019, d’autres sont encore dans la souffrance avec des séquelles physiques douloureuses, ils sont dans la peine, dans l’absence d’un être cher. Je pense évidemment à Inès, Angela, Amor, Ameroche, Luis Miguel qui vivent dans leur chair les conséquences de ce drame et puis je n’oublierai jamais celles et ceux qui ont perdu la vie, Adèle et Laura et les deux sapeurs-pompiers, Nathanaël Josselin et Simon Cartannaz. Voilà cette double émotion qui m’étreint ce soir, l’espoir de voir cette rue reprendre ses couleurs et son visage d’antan et en même temps une forme de tristesse parce que ce drame nous aura laissé des traces indélébiles. Et je voudrais adresser un remerciement tout particulier à la brigade des sapeurs-pompiers de Paris, Dominique Paris et Linda Zaourar, nos deux présidentes d’association d’aide aux victimes qui continuent à faire preuve, six ans après, d’une abnégation, d’un engagement, d’une certaine forme de résilience aussi, qui forcent mon admiration.
Alors, qu’est-ce que ce drame nous aura appris ? Qu’aucune collectivité n’est à l’abri d’un tel drame et qu’elles doivent se préparer pour surmonter ce genre d’épreuves. Après plusieurs années de bras de fer, nous avons obtenu la création d’un fonds d’indemnisation dédiés pour ces victimes afin qu’elles puissent être indemnisés en partie avant la décision de justice. Et autre enseignement, il faut le redire, plus que jamais, la transparence doit être totale entre les collectivités et les opérateurs de gaz. Et puis dans quelques mois, au printemps, la rue de Trévise fera peau neuve, avec une végétalisation de son espace public et la création d’un marché alimentaire chaque semaine. Pour redonner définitivement vie à ce quartier emblématique de Paris. La rue de Trévise va redevenir une rue comme les autres, comme toutes ces rues que nous avons transformé depuis dix ans. L’an dernier, ce sont les rues de Clichy, Mansart, Châteaudun, Calais et Cardinal Mercier qui ont changé de couleurs, qui sont passé du gris au vert, sans parler de notre place Pigalle et de son petit jet d’eau, l’un des emblèmes du 9e. Un projet de transformation d’envergure que nous portons avec mon équipe depuis la première mandature pour rendre à cette place son identité d’origine, un projet qui a été mené en étroite concertation avec les habitants et les acteurs du quartier. Et après autant d’efforts, nous avons été récompensés cet été lorsque nous avons vu les habitants et les passants s’approprier cette place, se poser sur un banc, pour profiter d’un peu de fraicheur sous les arbres, pour flâner, pour prendre le temps, bref pour savourer Paris.
Et puis dans les projets à venir, en 2025, ce sont les rues Chaptal au printemps, Rochambeau, Mayran, Pierre Fontaine et Notre-Dame de Lorette qui vont aussi se parer de vert et de couleur. Nous étions les premiers en 2014 à proposer de végétaliser nos rues de cette façon, c’était une manière de repenser la ville. Depuis, nos aménagements ont été inspirants, je vois qu’ils font florés dans d’autres arrondissements, et c’est tant mieux. Parce que depuis dix ans, ce qui nous anime c’est cette volonté de nous adapter, de transformer, et de répondre aux nouvelles attentes des habitants, ce qui nous oblige à être constamment inventifs. Je ne listerai pas tout ce que nous avons entrepris et proposé, et toutes les idées que nous allons mettre en place cette année, la soirée n’y suffirait peut-être pas. Quelques exemples éclairants toutefois, dans des domaines différents les uns des autres, je pense notamment aux capteurs CO2 et aux purificateurs d’air dans les crèches et les écoles, je pense à l’expérimentation de dépollution de l’air extérieur que nous avons initiée à l’école de la Victoire l’an dernier, et dont un dispositif identique a été implanté dans le village olympique lors des Jo de Paris.
Dans un tout autre domaine, nous nous sommes aussi emparés de sujets de société qui nous impactent tous, adultes et enfants et qui nous heurtent, le numérique dans nos vies, avec des réunions de sensibilisation pour les adultes et les enfants. Un autre sujet de société, majeur pour vous, et pour moi, la lutte contre les violences subis par les enfants. Comment faire à notre niveau ? Et bien, nous avons choisi dans quelques jours, d’installer dans une école du 9e une boite aux lettres que son créateur Laurent Boyer, a appelé la boite Papillons, pour permettre aux enfants d’écrire lorsqu’ils ne sont pas capables de parler et de pouvoir exprimer leurs souffrances. Qu’est-ce que nous dit Laurent Boyer ? Que sur une classe d’enfants en France, trois enfants en moyenne souffrent de maltraitance ou d’abus sexuel.
Aujourd’hui en France, ce sont 6 millions d’adultes qui ont été victimes pendant l’enfance, de maltraitance et d’abus sexuels et qui chaque jour en souffrent. Il y a déjà 300 boites aux lettres dans des écoles à travers la France. C’est la première que nous installons à Paris et je suis fière de soutenir cette initiative avec la communauté éducative et les parents d’élèves. Enfin, toujours dans le domaine éducatif, c’est le Lab9 que nous avons crée avec le rectorat, il y a trois ans maintenant pour former les professeurs et les animateurs à l’accompagnement des enfants porteurs de troubles du comportement et au partage d’outils qui peuvent être utilisés pour tous et par tous. A travers cette initiative, c’est adapter la vie de l’école aux rythmes et aux besoins des enfants. Un programme de formation qui fait aujourd’hui des émules, puisqu’en Seine St Denis et sur l’ile de la Réunion, il a été mis en place en septembre dernier sur le modèle du 9e. Et juste d’un mot, depuis dix ans, la réussite éducative passe par la qualité des repas dans nos cantines, plus de bio, de filière courte et un accès à une nourriture saine et locale. Je salue d’ailleurs nos excellents boulangers du 9e qui travaillent pour nous.
Et puis vous le savez, la culture reste le fil rouge de mon engagement. Elle est le centre de gravité de notre arrondissement, la culture accessible à tous, de la peinture, de la musique, du théâtre, de la danse, du chant et la préservation de notre patrimoine. Au printemps, la façade de Notre Dame de Lorette retrouvera tout son éclat, comme la Trinité, quelques mois après et ce sera au tour de la Grande Synagogue de connaître des travaux de restauration.
Et je n’oublie pas nos amis sportifs, nos belles et dynamiques associations sportives, volley ball, basket, tennis de table, badminton, karaté, judo, pour ne citer que quelques disciplines. Merci à eux, merci à vous. Le sport, même pour ceux qui n’en font pas, c’est la santé.
Avant de conclure, un sujet au cœur de nos priorités, la sécurité, au centre large, sécurité des personnes, mais aussi sécurité routière et de l’espace public. Grâce à une relation de confiance avec le préfet de police, Laurent Nunez et le commissaire divisionnaire Stéphane Guérin, nous sommes en mesure d’être toujours réactifs. Le niveau de délinquance a baissé, y compris même dans les zones de très forte affluence, dans le quartier des Grands magasins, avec 300.000 visiteurs/jour. Ce sont de bons résultats qu’il faut saluer. Mais j’entends aussi ce que les habitants me remontent, et je suis moi-même sur le terrain pour le constater, cet agacement, cette cohabitation parfois difficile entre les différentes mobilités, voitures piétons, vélos. C’est une préoccupation pour nous. Il est d’abord indispensable de protéger les plus vulnérables, les piétons et les vélos. Lutter contre toutes les formes d’incivilités, et je sais l’engagement de la police municipale dirigée par Isabelle Pacini Daoud, pour y faire face.
Reste le sujet central : réduire les pollutions et décongestionner la ville, et ce sera évidemment un des enjeux de 2026, d’avoir une stratégie globale, à la bonne échelle, pour permettre à tous, artisans, professions libérales, personnels de santé, aidants, familles de pouvoir se déplacer plus facilement, pour éviter de subir ce que nous vivons encore trop souvent, embouteillages, engorgement, provoquant des incivilités et de l’agressivité. La problématique d’un meilleur partage de l’espace public, sera au cœur de la campagne de 2026. C’est à dire cette capacité de pouvoir vivre-ensemble. Comment dans une ville aussi dense, il est possible de faire cohabiter toutes ces mobilités ?
Vous connaissez mon engagement et les missions qui m’ont été confiés par la présidente de région à Ile de France Mobilités pour travailler sur des sujets essentiels : le « métro pour tous », l’amélioration de la qualité de l’air dans le métro et le filtrage des bouches d’aération sur l’espace public, le développement du véligo et de nouveaux parkings vélos dans et autour de Paris, la transition écologique des bus parisiens avec 100% de la flotte de la RATP non polluante en 2025, à l’électrique ou à l’hydrogène.Le maillage et l’organisation de nos transports est par conséquent l’une des clés du bien vivre dans la capitale. De grands projets structurants vont changer nos modes de déplacement, avec le Grand Paris Express d’ici 2030, les allongements de lignes de métro. Et depuis plusieurs années, j’étudie ces sujets, parce que je suis convaincue qu’améliorer les transports en commun à l’échelle régionale, c’est aussi améliorer le cadre de vie des habitants de notre arrondissement.
En 2026, au moment de l’élection municipale, ces sujets seront au cœur de mes combats. D’ici là en 2025, nous allons continuer à creuser ce sillon, celui de la proximité, de l’écoute et de la réactivité. Il y a dix ans, je portais l’ambition d’une nouvelle gouvernance, de faire de la politique autrement, d’entendre, de prendre à bras le corps les sujets, parfois les plus complexes et transformer. J’ai toujours privilégié le dialogue à la petite phrase et d’une manière générale à la politique politicienne. Alors en 2025, nous amplifierons encore toutes ces actions dans tous les domaines et je serai plus que jamais à votre écoute. Continuons à garder notre indépendance, cet esprit « village » typiquement 9e où on se parle, ou on partage, bref vous l’aurez compris, au cœur d’un territoire où il fait bon vivre.
Que 2025 puisse vous apporter, à vous et à tous ceux qui vous sont chers, satisfactions, réussites et accomplissements dans vos activités professionnelles comme dans vos vies personnelles. Car c’est bien dans le juste équilibre de ces deux dimensions que nous pouvons trouver les uns et les autres, un plein épanouissement.
Merci pour votre confiance et votre engagement qui nous honore.
Et comme le disait Montand « quand on est là-haut sur les toits, tout parait plus beau ». Alors, ensemble prenons de la hauteur pour rêver un monde meilleur ! »