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Vers un accord-cadre pour les victimes de la rue de Trévise

Mise à jour le 19/11/2021
Intervention de Delphine Bürkli en Conseil de Paris, le 18 novembre 2021.
"D’abord je veux remercier les groupes politiques qui prennent la parole ce matin pour la première fois sur ce dossier complexe et douloureux qui me tient très à cœur. Je les remercie de nous accompagner sur ce chemin de l’indemnisation, car je dois bien l’avouer, j’ai été jusqu’ici seule à m’exprimer dans cet hémicycle depuis 35 mois pour défendre toutes les victimes.
Quant à la signature de l’accord-cadre, puisqu’il en est question ce matin, je vous rappelle qu’il n’est toujours pas finalisé, que c’est encore un brouillon. Qu’il faut encore le valider pour que les victimes obtiennent une indemnisation provisoire, une indispensable indemnisation que les victimes attendent depuis, je le rappelle à nouveau, 35 mois.
Puisque là est l’enjeu.
Donc oui,
1- il faut aller vite. Très vite. Très très vite. Les victimes sont épuisées, elles n’en peuvent plus d’attendre, elles doivent être respectées.
2- je resterai plus que vigilante sur l’écriture de cet accord-cadre, parce qu’il y a des points qui doivent absolument être pris en compte pour les victimes dans ce document. Et d’ailleurs elles ne transigeront pas sur ces points. D’abord, Il faut absolument obtenir un montant d’indemnisation pour chaque victime qui doit être au plus près de l’indemnisation définitive, et pas une cote mal taillée ou un montant dérisoire.
Et puis il est absolument fondamental aussi que l’accord-cadre prenne en compte les personnes qui n’étaient pas présentes le jour de l’explosion mais qui ont à subir depuis le 12 janvier 2019 un préjudice considérable, je pense aux trois enfants de Laura, ils ont perdu leur mère dans l’explosion, je pense aux enfants des pompiers disparus, je pense à toutes celles et tous ceux qui ont perdu une épouse, un mari, à toutes les familles décimés par ce drame.
Il est également essentiel que des préjudices spécifiques soient pris en compte et pris en charge très rapidement. Ce qui impose à la Ville d’adopter sur ce dossier une approche différente, d’avoir une approche humaine et pas administrative, de se placer du côté des droits des victimes et non du côté des responsabilités, d’admettre les particularités de cet accident et de ses répercussions :
⁃ C’est un drame à dimension collective
⁃ C’est un traumatisme généré par le fait d’avoir été victime au cœur de Paris d’une explosion de gaz d’une violence inouïe.
⁃ C’est une souffrance accentuée par l’absence de reconnaissance immédiate de leur statut de victimes. Il a manqué depuis bientôt trois ans des dispositifs adaptés de prise en charge des victimes d’accidents collectifs, autres que l’assistance que nous avons apporté à notre échelle de l’arrondissement avec les deux associations VRET et Trévise Ensemble. Cet accord-cadre devra, à mes yeux, reconnaître, 35 mois après ce drame, ce que j’appellerai ce phénomène de sursouffrance, de survictimisation.
Pour terminer et au risque de me répéter, les victimes ont besoin de se reconstruire. Beaucoup ne retrouveront pas leur vie d’avant. Elles devront vivre avec leur handicap, avec les cicatrices, avec les blessures. Les victimes ont besoin se projeter tout simplement, elles ont besoin , de la part de la Ville de Paris, d’un calendrier précis.
Sur ce point la délibération que vous nous soumettez est encore trop vague. Et une question simple se pose : à quelle date les victimes pourront prétendre au versement des provisions?
Voilà en quelques mots ce que j’avais envie de dire sur cette délibération.
Donc oui on est près du but. Je demeure auprès des victimes comme je l’ai toujours été, vigilante pour que l’application de cet accord cadre intervienne le plus rapidement possible et le plus respectueusement possible des victimes."
Crédit photo : dr

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