Discours de Delphine Bürkli, maire du 9e arrondissement, à l’occasion de la journée de mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l'humanité

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Mise à jour le 29/01/2024

"Chers élus, chers collègues,
Chers représentants des associations d’anciens combattants,
Chers membres du conseil municipal des enfants, chers Timothée Floret, Lucien Guene, Victoire Kron, Gaëtan Allard, Gaspard Pouliquen et Alia Le Parc,
Mesdames, messieurs, chers amis,
En ce samedi 27 janvier, nous voici rassemblés, comme chaque année dans la cour paisible de cette mairie surmontée des trois idéaux formant notre promesse républicaine « Liberté, égalité, fraternité ».
79 ans plus tôt, au matin d’un autre 27 janvier, les soldats de l’Armée rouge poussaient les grilles du camp de la mort d’Auschwitz-Birkenau frappées de trois autres mots formant la cynique maxime nazie « Arbeit macht Frei ». Dans un froid saisissant, les soldats venus de l’Est rompaient ce matin-là le silence dans lequel la barbarie nazie mettait à exécution la Solution finale décidée trois ans plus tôt dans l’atmosphère ouatée d’une villa cossue de Wannsee. Le 20 janvier 1942, cette conférence réunissant une poignée de dignitaires nazis actaient froidement le sort des juifs d’Europe en seulement 90 minutes, autant que le film éponyme et salutaire de Matti Geschonneck .
Le 27 janvier 1945, les soldats de l’armée soviétiques découvraient 7.000 prisonniers aux silhouettes rachitiques, un complexe organisé, et une mécanique parfaitement huilée de mise à mort.
Loin de la quiétude évoquée par Primo Levi dans son poème liminaire lu à deux voix par Gaspard Pouliquen et Alia Le Parc, la vérole nazie gaza, assassina et brûla 6 millions de juifs à une cadence industrielle.
Près de 80 ans plus tard, le combat contre l’antisémitisme rampant et pour la mémoire reste de mise dans notre pays, dans un contexte géopolitique tragique. Hier, j’étais au mémorial de la Shoah aux côtés de jeunes lycéens d’Ile-de-France, ambassadeurs de la Mémoire, pour perpétuer le souvenir des 6 millions de vies juives arrachées par la barbarie nazie. C’est également tout le sens du voyage de mémoire au camp d’Auschwitz-Birkenau auquel je participerai dans huit jours aux côtés de l’association Langage de femmes, avec une délégation de 180 femmes de toutes origines et de tous milieux sociaux, musulmanes, juives, chrétiennes, athées, réunis autour de convictions laïques. Tout un symbole.
Enfin, je finirai sur les quelques mots de Primo Levi lus par Alia Le Parc: « Gravez ces paroles dans votre cœur [et] Répétez-les à vos enfants ».
Alors oui, quoi qu’il arrive, nous continuerons de dire, de montrer ces images bien qu’insoutenables, et de nous rassembler pour que jamais ne se reproduisent les horreurs de ce passé obscure, mais aussi dans l’espoir de bâtir ensemble un avenir fondé sur la tolérance et la fraternité dont nous sommes aussi capables, en témoigne la bravoure dont ont fait preuve les Justes parmi les nations. Parmi eux : Andrée Pauly Santoni, femme exemplaire du 9e dont le récit nous a été raconté à l’instant par Timothée Floret, Lucien Guene, Victoire Kron et Gaëtan Allard."