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Discours de Delphine Bürkli, Maire du 9e arrondissement de paris - Commémoration du 102e anniversaire de l’Armistice du 11 novembre 1918
Mise à jour le 11/11/2020

Commémoration du 102e anniversaire de l’Armistice du 11 novembre 1918 et de l’hommage à tous les morts pour la France
« A quelques encablures d’ici, de l’autre côté de la
Seine, en ce jour même, les portes du Panthéon s’ouvriront à un homme qui fut
non seulement un immense écrivain de la langue française mais également un
officier de réserve émérite, Maurice Genevoix.
A travers l’hommage rendu par le Président de la
République au parcours et à l’œuvre de Maurice Genevoix, c’est toute la Nation
qui rend justice ce matin aux soldats de la Marne et des tranchées, à ceux de
14. Ceux de 14, c’est plus qu’un pronom, plus qu’une préposition, plus qu’un
nombre, c’est d’abord la volonté de Maurice Genevoix de demeurer dans son livre
référence à hauteur des hommes qu’il a côtoyés pendant ces longs mois à la
guerre et dont la plupart ne connurent d’autre âge, de décrire jusqu’où l’homme
est capable des pires atrocités, jusqu’à s’auto-détruire dans la boue
innommable des tranchées …
Avec Maurice Genevoix, ce sont aujourd’hui les poilus qui
entrent au Panthéon, ce sont désormais 15.000 noms de soldats ou civils morts
en 14-18 sélectionnés par le ministère des armées qui sont susurrés de nef en
nef, accompagnés par l’œuvre magistrale, créée par le plus grand des
compositeurs de notre temps, Pascal Dusapin que nous avons le bonheur de
connaître ici dans le 9e.
Ce matin, si nous commémorons ensemble l’armistice qui
sonna la fin des combats et la victoire de la France sur l’Allemagne, c’est
aussi le souvenir du sacrifice de millions de soldats français tués au champ
d’honneur entre 1914-18 dont nous nous rappelons, ainsi que le calvaire des
millions de gueules cassées et d’handicapés à vie et des millions de veuves et
d’orphelins.
Nous commémorons la fin d’une époque, le basculement
d’un monde à un autre, la fin des empires et le long suicide du continent
européen qui nous mènera à la seconde guerre mondiale, 20 ans après … et dont
nous ne nous sommes jamais vraiment remis depuis un siècle.
Aujourd’hui le peuple français porte en héritage ce
passé commun et dans chaque famille les stigmates de cette période tragique
sont visibles. Grâce à l’investissement sans relâche des associations d’anciens
combattants pour faire vivre la mémoire collective, chacun de nous a grandi
avec le souvenir de celles et ceux qui ont donné leur vie à la France, qui se
sont battus et qui n’ont jamais renoncé, la France du courage, celle qui se bat
et ne plie pas. Qui ne plie pas non plus aujourd’hui devant l’obscurantisme qui
frappe notre pays depuis plusieurs années, l’islamisme radical qui assassine
nos compatriotes. Comment ne pas avoir ce matin une pensée pour toutes les
victimes tombées au nom de cette idéologie mortifère depuis 2012 jusqu’à la
semaine dernière à Nice. À un siècle d’intervalle, comment ne pas associer
définitivement Bernard Maris, assassiné le 7 janvier 2015 par les djihadistes à
son beau-père Maurice Genevoix? L’un a été blessé au bras par trois balles de
Maurer aux Eparges en 1915 et l’autre a été tué d’une balle de kalachnikov dans
la tête au siège de Charlie Hebdo.
L’héritage de ceux de 14 nous oblige. Il nous oblige à
être dignes de nos ancêtres qui ont payé de leur vie la défense de nos valeurs
fondamentales. L’Histoire nous rappelle aussi que la France a surmonté des
défis immenses, dont elle a toujours su se relever.
Aujourd’hui, 102 ans après l’armistice, nous
affrontons la plus grave crise sanitaire de notre histoire contemporaine. Nous
devons faire face et rester unis. Nous inspirer des leçons de notre histoire,
du courage de nos aînés qu’ils nous ont transmis. Cette pandémie nous a offert
une évidence : le pays a besoin des uns et des autres et ensemble nous sommes
forts.
Tous ces derniers jours, face à cette situation, les
commémorations autour de la mémoire de ceux de 14 et du Général de Gaulle,
lui-même combattant de 14-18 sont toujours plus essentielles. Elles structurent
notre imaginaire commun et nous enseignent que « Face aux grands périls,
le salut n'est que dans la grandeur.” Pour toujours garder l’espérance !
Vive la République, vive la
France ! »