CAMIONS-POUBELLES : UNE SOLIDARITÉ S’IMPOSE ENTRE ARRONDISSEMENTS
Actualité
Mise à jour le 13/03/2023

Depuis une semaine maintenant, des poubelles et des déchets jonchent nos trottoirs. En cause, le mouvement de grève lancé contre la réforme des retraites.
Malgré
les efforts des agents de propreté non-grévistes présents dans les ateliers du
9e pour collecter les dépôts en vrac aux pieds des bacs, ce sont plus de 500 tonnes de déchets qui
stagnent en permanence sur l’espace public.
Pour
information, les garages d'où partent les camions bennes, situés en périphérie
de Paris et le Syctom, l’agence métropolitaine de traitement des déchets
ménagers, sont toujours bloqués par des grévistes. Aucun camion benne ne peut
sortir et aucun ramassage ne peut être effectué par la régie publique.
Pour
rappel, l’organisation des collectes des déchets à Paris est hybride. C’est un
choix politique voulu par la Mairie de Paris qui, lors de mouvements sociaux,
coupe la ville en deux : d’un côté des arrondissements gérés par une régie
publique (les 2e, 5e, 6e, 8e, 9e,
12e, 14e, 16e, 17e, et 20e)
et le reste des arrondissements gérés en DSP (délégation de service public) par
des entreprises privées (Paris Centre, 3e, 4e, 7e,
10e, 11e,13e,15e, 18e,
19e) et nous voyons le résultat aujourd’hui. Dans la moitié des
arrondissements parisiens, la collecte est assurée depuis le 6 mars quand dans
l’autre moitié, les déchets s’accumulent de jour en jour.
Depuis
la semaine dernière, j’ai demandé à pouvoir bénéficier de prestations privées.
Deux à trois bennes de 10 tonnes nous sont octroyées par jour pour faire face
aux urgences de rues engorgées, ce qui ne suffit pas. En temps normal, 10 à 16
camions bennes collectent chaque jour entre 100 et 160 tonnes de déchets dans
l’arrondissement. 50 camions bennes sont aujourd’hui requis pour résorber la
situation dans les rues du 9e (10 tonnes/benne).
Dès
aujourd’hui, je demande à ce que le
principe de solidarité s’applique entre les arrondissements pour bénéficier
des bennes des sociétés privées présentes dans Paris Centre, 3e, 4e,
7e, 10e, 11e,13e,15e, 18e,
19e, afin de ramasser les déchets. Autrement dit, que les plannings
de collecte soient réorganisés et orientés pendant 48 heures vers les
arrondissements les plus impactés parce qu’ils sont en régie publique dans les 2e,
5e, 6e, 8e, 9e, 12e, 14e,
16e, 17e, et 20e.
Cette grève porte une atteinte
importante à la salubrité et à la santé publique dans la capitale et je demande
à l’ARS (Agence Régionale de Santé), seul service de l’État compétent, d'évaluer les risques d’épidémie.
Dans
ce contexte, la réquisition est un outil juridique plus que jamais nécessaire.
En application de l’article 2512-13 du Code général des collectivités
territoriales, la Maire de Paris peut et a le pouvoir d’exercer ce droit de
réquisition, elle a choisi de ne pas l’utiliser jusqu’à maintenant. Déblayer
les rues pour des raisons sanitaires est un impératif d’ordre public.
Je renouvelle une nouvelle fois,
ma demande de réquisitionner les personnels des incinérateurs afin que les
bennes puissent être déchargées.
Aujourd’hui, seul le site d’incinération des déchets de Romainville est ouvert.
Les sites de Saint-Ouen et Issy-les-Moulineaux restent bloqués.
Delphine Bürkli
Maire du 9e arrondissement
de Paris