« Ce drame est toujours dans nos cœurs. Le traumatisme est bien présent dans l’esprit des habitants du quartier du faubourg Montmartre.
C’est un choc immense qui restera immanquablement dans l’histoire du 9e arrondissement et dans celle de Paris.
Je veux, à mon tour, rendre hommage à nos deux sapeurs pompiers qui ont donné leurs vies, et j’ai une pensée émue pour ces deux jeunes femmes, Laura et Adèle, deux victimes innocentes fauchées par cette terrible explosion. Je pense à leurs proches et à leurs familles.
Et puis il y a les vivants, ceux qui ont échappé à la mort et qu’il faut réparer. Des femmes et des hommes brisés dans leur chair, et qui porteront toute leur vie les stigmates de ce drame. Nous sommes et resterons à leurs côtés.
Mais la vie, quoi qu’il arrive, est plus forte que tout. Doucement, elle reprend, progressivement, ses droits rue de Trévise, rue Sainte Cécile, rue Bergère, rue de Montyon. Depuis quelques jours, les passants se réapproprient la rue et les trottoirs sur lesquelles ils aimaient déambuler.
Et puis il reste encore des espaces interdits au public autour de la zone d’impact. Tout n’est pas réglé et il reste encore mille choses à faire. Des centaines de personnes à la recherche d’un toit ou de leur outil de travail. Mon devoir, notre devoir est d’être présents au quotidien à leurs côtés et de continuer sans relâche à les accompagner. Je pense aux familles, aux enfants, aux personnes âgées, aux commerçants, aux professions libérales, aux artisans, à tous ceux qui font la ville et l’animent au quotidien.
Et puis je garderai en mémoire cet élan de solidarité et de générosité venu de l’arrondissement. Des habitants, qui spontanément ont apporté des vêtements, des chaussures, des couvertures, des jouets pour les enfants, bref tout ce dont les sinistrés avaient besoin.
Je n’oublierai pas non plus le grand professionnalisme des services de l’État, de la Préfecture de police, de la Ville de Paris, de la mairie du 9e et de tous les agents mobilisés, des bénévoles de la Croix Rouge et de la Protection civile. Je veux citer aussi la Région Île de France et la Chambre de commerce et d’industrie de Paris, elles aussi à nos côtés pour que la vie économique reprenne dans ce quartier.
Enfin je n’oublierai jamais ce matin du 12 janvier dans ce quartier, telle une zone de guerre, avec des flammes, des voitures renversées, des éclats de vitre sur le sol, entourée d’habitants effrayés et ses soldats du feu, qui sous votre commandement, Général Gallet, ont sauvé des dizaines de vies au péril de la leur.
Merci à vous tous pour vos témoignages de soutien quelque soit votre place dans l’hémicycle. Merci à mes collègues maires d’arrondissement, à l’ensemble des conseillers de Paris. Et merci à vous, Madame la Maire, pour cet hommage émouvant. »